Le paramédical un secteur mal-aimé ?

Les accords historiques du Ségur de la Santé (juillet 2020), signés par le Premier ministre, le ministre des Solidarités et de la Santé, ainsi que par une majorité d’organisations syndicales doivent permettre, entre autres,  de “valoriser ceux qui soignent”.

Cette revalorisation des salaires était plus qu’attendue, mais sera-t-elle suffisante pour permettre le recrutement de 15 000 personnels soignants et augmenter l’attractivité de ce secteur ?

97% des établissements sanitaires et médico-sociaux peinent à recruter

Lors de sa visite à l’hôpital de la Timone à Marseille, le 27 septembre 2020, le ministre Olivier Véran l’a rappelé «il y a des postes ouverts, des postes financés, qui ne sont pas pourvus». Malgré les opportunités, les établissements peinent à recruter.

Sur 350 établissements interrogés dans le cadre d’une enquête de la Fédération Hospitalière de France, 97% d’entre eux affirment avoir des difficultés de recrutement.

Cette enquête intitulée Attractivité paramédicale et difficultés de recrutement fait aussi état des principaux écueils du secteur :

  • Les métiers du soin seraient confrontés à une intensification du travail.
  • L’image des conditions de travail véhiculée dans le grand public se serait dégradée.
  • La faible rémunération.

Sur le point de la rémunération, les accords du  Ségur de la Santé apparaissent comme une solution avec pas moins de 7,6 milliards d’euros attribués annuellement à la revalorisation des métiers non-médicaux dans les établissements de santé et médico-sociaux des secteurs publics ou privés.

Un turnover inévitable ?

En juin 2018, la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees) dans une étude sur le personnel des EHPAD, alertait sur le niveau élevé de turnover de ces établissements où 15% des employés ont moins d’un an d’ancienneté et où de nombreux postes sont non pourvus faute de candidat(s).

Si ce turnover important a des conséquences négatives en termes de coûts, avec les frais liés aux charges de recrutement, à la formation et à l’emploi de personnel intérimaire, il conduit inévitablement à davantage de turnover.

En effet, un personnel limité se voit confier une multitude de tâches, travaille plus du fait des obligations de continuité de service, subit davantage de pression et de stress ce qui contribue à l’augmentation du nombre de départs.

Ces constats, qui s’observent sur l’ensemble des établissements du secteur paramédical ne sont pas sans conséquences et constituent un risque majeur pour la qualité de service et de soin apportés aux patients/résidents.

Des aspirations qui dépassent  le cadre des secteurs sanitaire et médico-social

D’après l’étude de la FHF (citée plus haut), 70 % des répondants observent une hausse des départs pour exercer en tant que libéral.

Cette observation fait écho aux aspirations actuelles des professionnels (tous secteurs confondus) pour un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle et un “rejet” des contraintes horaires et/ou statutaires.

Plusieurs raisons peuvent expliquer la part croissante de  professionnels de santé qui font le choix de l’indépendance :

  •  La flexibilité organisationnelle.
  •  Une demande croissante de professionnels intervenant à domicile.
  •  Un niveau de rémunération plus élevé, notamment pour les jeunes professionnels.

La part croissante des travailleurs qui font le choix de l’indépendance dépasse le cadre du secteur paramédical et il est important de rappeler que cette tendance de fond reste minoritaire sur ce secteur. À titre d’exemple, en 2018, sur les 700 000 infirmier(e)s en France, environ 123 000 exerçaient en libéral, soit près de 18 %, contre un peu moins de 17% en 2014.

Chez Brigad, nous souhaitons que l’indépendance ne soit pas considérée comme une menace mais au contraire comme une opportunité car elle peut répondre aux principaux écueils du secteur. Depuis 4 ans, nous sommes fiers d’aider des milliers d’indépendants à trouver des missions pour lesquelles leurs compétences sont recherchées et justement rémunérées et de permettre aux établissements de travailler avec les meilleurs talents de leur secteur.

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