Comment aider les établissements sanitaires à se préparer à la canicule ?

L’urgence climatique actuelle nous mène vers des étés de plus en plus chauds. Et la canicule revient presque chaque année, faisant peser une chape de plomb sur la population en général, et les personnes fragiles en particulier.

Dans un contexte de pandémie, duquel les établissements sanitaires sortent encore difficilement, la préparation à la canicule est un enjeu de taille. Elle pose la question de l’adaptation des centres de santé ainsi que de la formation et du renforcement du personnel soignant (infirmier, aide soignant, auxiliaire de vie..)

Pour ne pas se laisser prendre par surprise, et trouver le renfort nécessaire pour accompagner les populations les plus vulnérables, Brigad vous partage ses conseils en cas de fortes chaleurs.

La canicule ; un épisode de plus en plus incontournable de nos étés

Les nombreuses études qui se sont penchées sur le changement climatique notent une hausse constante des températures. Rien qu’à Paris, elles ont gagné 2,3 degrés celsius depuis 1885 (c’est-à-dire avant que ne débute l’ère industrielle). Résultat : les évènements climatiques augmentent eux aussi en intensité comme en fréquence. Les épisodes caniculaires sont ainsi de plus en plus nombreux et les vagues de chaleur toujours plus fortes.

On parle de canicule lorsque les températures dépassent un certain seuil. Pour rester dans la capitale, les seuils de canicule sont de 31°C en journée et de 21°C la nuit.

L’un des épisodes caniculaires les plus marquants à bien évidemment été celui de l’année 2003. C’est la canicule la plus sévère qui ait jamais été enregistrée à Paris. Mais aussi l’une des plus meurtrières dans toute l’Europe. Ayant pris les autorités sanitaires comme la population par surprise, elle a provoqué le décès de plus de 50 000 personnes dans tout le continent, dont 15 000 en France.

Le Plan National Canicule

Face à une telle vulnérabilité de la population lorsque se produisent ces événements climatiques extrêmes, des mesures ont été prises. L’électrochoc de 2003 nous a ainsi permis de mieux nous préparer et d’éviter que de tels épisodes (et leurs conséquences) ne se reproduisent.  

Le Plan National Canicule vise ainsi non seulement à se prémunir contre les risques en cas de forte chaleur. Mais aussi de sensibiliser l’opinion et de faciliter le suivi et la prise en charge des personnes les plus vulnérables. A commencer par les seniors et les personnes isolées. Ainsi chaque année, à l’approche des beaux jours, l’Agence du Climat met à jour le PNC et déclenche différentes mesures en fonction de la situation.

Automatiquement enclenché du 1er juin au 15 septembre, le plan canicule suit 4 niveaux d’alertes :

  • Le niveau 1 (ou vigilance verte). Il consiste principalement à surveiller l’évolution de la météo et à vérifier le fonctionnement des dispositifs opérationnels.
  • Le niveau 2 (ou vigilance jaune). Une phase de veille renforcée où les différents acteurs publics se préparent à une vague de chaleur.
  • Le niveau 3 (ou vigilance orange). Ce niveau est déclenché par le préfet et consiste à encadrer la prise en charge des personnes fragiles tout en adaptant les centres de santé à la hausse des températures.
  • Le niveau 4 (ou vigilance rouge). On se trouve alors dans un cas de canicule extrême, en termes d’intensité et de durée. Les mesures associées dépassent le cadre sanitaire. Elles touchent l’approvisionnement en eau potable, les pannes d'électricité, les feux de forêts, voire même la nécessité d’aménager le temps de travail et arrêter certaines activités.

La canicule : un enjeu de taille pour les établissements de santé

La canicule impacte donc plus lourdement les établissements sanitaires. Notamment parce qu’ils abritent des personnes se trouvant déjà dans une situation de fragilité et qu’il est donc absolument crucial de protéger des effets délétères de températures anormalement élevées.

Si les épisodes caniculaires nous affectent tous, ils sont d’autant plus impactants pour les personnes vulnérables. On pense en particulier aux seniors, et donc à la situation des Ehpad. Lorsque l’on est âgé, notre corps transpire peu, et il a donc des difficultés à se maintenir à une température de 37°C. C’est pour cette raison que la température des seniors a tendance à augmenter plus rapidement. Et donc qu’ils s’exposent, en cas de canicule, à des risques de coup de chaleur  (ou hyperthermie). Mais aussi à des cas d’hyponatrémie (une baisse du taux de sodium dans le sang) lorsque les patients s'hydratent trop.

Les nourrissons sont également particulièrement à risque pendant les épisodes de canicule. Pour eux, l’effet est inverse. Leur corps a en effet tendance à transpirer beaucoup, ce qui peut entraîner d’importantes pertes d’eau, et donc des cas de déshydratation. Idem pour les personnes confinées ou ayant des difficultés à se déplacer. Mais aussi celles souffrant de conditions mentales qui peuvent les empêcher de prendre en considération le danger que représentent de fortes chaleurs.

Les traitements au long cours peuvent parfois interférer avec les mécanismes d’adaptation de notre organisme aux températures élevées. Sans oublier qu’elles peuvent également avoir une incidence sur l’utilisation et la conservation de certains produits de santé. Il est donc crucial pour les établissements de soin de se préparer en amont à une éventuelle canicule.

Se préparer à la canicule : conseils à destination des établissements de santé

Tous les établissements sanitaires ont ce que l’on appelle des "plans bleus canicule". Dès le premier juin, ils passent ainsi en veille estivale, ce qui signifie qu’ils devront vérifier l’état de leur climatisation et changer les filtres si besoin. Cette phase de veille suppose également de se réapprovisionner en bouteille d’eau et de préparer des ventilateurs ou brumisateurs à usage personnel pour chaque résident.

En période de pandémie, les dispositifs de climatisation sont de plus doublés d’une centrale de traitement de l’air, qui permet de le filtrer et de le recycler en interne. De nombreux établissements ont également pris la mesure d’éteindre la climatisation de 15 à 30 minutes avant les repas ou les activités pour éviter la circulation de l’air dans les salles communes. L’idée est donc de refroidir les pièces avant que les résidents n'arrivent tout en évitant les mouvements d’air et la propagation des particules.

Les épisodes caniculaires peuvent surtout se traduire par une augmentation des patients à prendre en charge. Mais aussi par la nécessité d’apporter plus d’attention aux résidents. Pour éviter la surchauffe de votre personnel, il y a encore plus efficace que la clim. Brigad vous aide en effet à trouver des renforts en quelques clics. Créez votre profil, postez votre mission, et découvrez le profil de personnels qualifiés pour soutenir vos équipes et vos patients !

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