5 bartenders qui réinventent la mixologie

Il passe souvent inaperçu derrière la Saint Valentin, mais saviez-vous que le 24 février est le World Bartender Day ? Une initiative internationale qui permet de mettre en lumière des artistes de l’ombre, qui éclairent pourtant nos soirées (et titillent nos papilles) de leurs créations liquides.

Après des débuts timides à l’exposition universelle de Paris, en 1867, où les visiteurs peuvent pour la première fois siroter de drôles de boisson que les américains appellent déjà cocktails, ces derniers se sont fait une place dans les bars de grands établissements de la capitale comme le Maxim’s ou Le Fouquet’s. Il faudra néanmoins attendre la sortie de Cocktails (avec Tom Cruise) à la fin des années 90, puis l’ouverture de l’Experimental Cocktail Club à Paris en 2007 pour que la mixologie se fasse une réelle place dans l’hexagone.

Aujourd’hui, les mixologues sont reconnus pour leur savoir-faire, et surtout leur créativité ! Loin des sentiers battus, et des classiques mojitos trop sucrés, les 5 bartenders que l’on va vous présenter réinventent le cocktail, un shaker après l’autre !

1. Juliette Larrouy, des cuisines à la mixologie

Celle qui aurait pu finir chef étoilée, et même remporter Top Chef,  a finalement décidé de se tourner vers la mixologie. C’est après un voyage en Amérique du Nord que Juliette Larrouy découvre le métier de barman. De retour à Paris, elle postule au Syndicat en tant que serveuse, et en profite pour observer ses collègues et passer derrière le bar pendant leurs pauses. Elle devient finalement bartender à plein temps après seulement 7 mois.  

Une nouvelle expérience qu’elle embrasse avec joie, mettant à profit son expérience en cuisine pour travailler le sucre cuit qui garnit ses cocktails. Mais aussi pour créer de nouvelles saveurs, en partant notamment des associations qui existent dans les desserts. Depuis quelques mois, Juliette Larrouy a quitté la capitale et le Syndicat pour faire ses armes à Barcelone. Elle y découvre une approche plus classique, où l’on s’inspire beaucoup des ambiances feutrées et cosy des bars londoniens. Pour l’y retrouver, il faudra pousser les portes des Two schmucks.

Son cocktail préféré : le Roquettini, avec de la roquette et des tomates cerises !

2. Sullivan Doh, ambassadeur des spiritueux français

Seul bartender à avoir été cité par le magazine Forbes parmi les “ 30 artistes de moins de 30 ans les plus influents”, ce jeune trentenaire d’origine franco-togolaise sort lui aussi de la prestigieuse école de cuisine Ferrandi. Après un passage dans l’hôtellerie de luxe, il décide d’explorer le monde des cocktails et rejoint l’équipe de l’Experimental. Quelques années plus tard, il ouvrira le Syndicat, avec en tête de faire redécouvrir les spiritueux français.

Sullivan Doh est donc non seulement célébré pour son inventivité en matière de mixologie, mais surtout pour son rôle dans la résurgence des alcools tricolores sur la scène mondiale. Il a même reçu le titre de Mousquetaire de l’Armagnac et d’Ambassadeur officiel du Calvados. Son nouveau défi : rendre ses lettres noblesse au punch avec l’ouverture de la Commune à Belleville.

Son cocktail préféré : le “Pomme Sourde”, à base de calvados, de byrrh, de sirop de cidre, de citron jaune, de menthe et de rondelles de concombre

3. Manon SIGARI, créatrice d'élixirs guadeloupéens

A seulement 24 ans, Manon Sigari a déjà été élue Championne de France barmaid au concours apprenti de France en 2017. Après une licence en gastronomie à l’Université de Cergy Pontoise, elle s’envole pour la Guadeloupe où elle officie en tant que créatrice des Élixirs de Man.

Elle y propose une carte exclusive de cocktails haute couture créée sur mesure pour le Poisson Rouge de Tendacayou. Manon est également  l’ambassadrice de la marque de rhum locale Longueteau, qu’elle met à l’honneur dans ses cocktails signatures, pensés autour des saveurs guadeloupéennes.

Son cocktail préféré : le Gingler’Flow, un cocktail qu’elle a imaginé pour son fiancé,  à base de rhum vieux, jus et pulpe de maracuja, sirop de gingembre, le tout topper au champagne !

4. Ben Tyler, expérimenter en mixologie

Bartender du nouveau restaurant et bar à cocktails néo-méditerranéen Bonhomie, Ben Tyler a fait ses armes dans le monde de la nuit (au Queen, La Bellevilloise, puis au Carmen) avant de s’intéresser à la mixologie. Il commence en expérimentant avec de nouveaux ingrédients, et se forme auprès de Rémy Savage qu’il rencontre au Little Red Door.

Chez Bonhomie, il se concentre sur la saisonnalité des produits, préférant les fruits bien mûrs et gorgés de sucre. Résultat, la carte change tout le temps (au moins sept à huit fois par an) et se résume à 8 cocktails liés par un même fil rouge. Ben Tyler aime aussi jouer avec la fermentation (en utilisant le kombucha) et met à l’honneur les spiritueux et ingrédients du bassin méditéranéen, comme la grappa, l’amaro, ou encore les vermouths espagnols. Il collabore même avec des baristas de la capitale pour imaginer de nouvelles créations à base de café.

Son cocktail préféré : le "Snobish Italo Manhattan", un Manhattan twisté avec du piment vert, un peu d'amaro vermouth et du rhum vieux.

5. Margot LeCarpentier, combattante de la mixologie française

Pas facile de s’imposer dans un milieu très masculin. Pour casser les codes, Margot LeCarpentier a donc décidé d’ouvrir son propre bar à cocktails, auquel elle a donné le nom sans équivoque de Combat. Celle qui se définit plus comme une entrepreneuse qu’une bartender insiste sur le tour de force de s’imposer avec son bar, fraîchement débarquée de sa Normandie natale et pas vraiment encouragée par une famille de profs.

Elle évoque d’ailleurs ses origines normandes à travers son goût pour le fermenté et l’aigre, le cidre et le vin. Mélangez le tout et vous obtiendrez des nectars explosifs, des liqueurs oubliées et des cocktails herbacés. Peu de temps après son ouverture, Combat est élu meilleur bar d’auteur par le Fooding en 2018.
Son cocktail signature : un mocktail (soit un cocktail sans alcool) à base de café infusé à froid parfumé au thym, un verjus et du sirop de pistache avec un spray à la genièvre pour donner l’impression de boire du gin… sans gin.

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