Foodtrucker : un métier qui ne fait pas le coup de la panne

Impossible de les louper… 

Les food trucks s’installent sur nos places, nos trottoirs, et investissent même les festivals et autres événements culturels. 

C’est que la street food, de quelques horizons qu’elle vienne, a le vent en poupe. Les cuisines mobiles représentent également bien cet esprit de liberté, cette capacité à atteindre les foodies où qu’ils se trouvent. Et surtout ce besoin de renouveler régulièrement l’offre de restauration. 

Contrairement à la réputation que certains voudraient leur accoler, les foodtrucks sont loin de se cantonner au fastfood. Bien au contraire ! Nombreux sont les nouveaux restaurateurs qui se sont emparés de ces établissements à 4 roues, notamment durant la pandémie, pour proposer une cuisine inventive et accessible. 

Zoom sur une tendance qui ne connaît pas de perte de vitesse

Petite histoire des foodtrucks 

Le food truck est loin d’être un nouveau concept. Son histoire commence en effet de l’autre côté de l’Atlantique, en 1872 ! 

C’est la date à laquelle un vendeur américain prénommé Walter Scott a l’idée de découper lui-même une large fenêtre dans la paroi de son fourgon pour servir à manger et à boire aux journalistes du bureau de presse qui se trouve juste à côté. 

Le premier foodtruck est né ! Walter Scott y vend des cafés et des plats sur le pouce (sandwich, tartes) bien avant que les premières enseignes de fastfood ne s’y mettent. 

Depuis 150 ans, le concept de foodtruck n’a pas beaucoup changé. Hormis peut-être l’offre de restauration qui est proposée aux gourmands. Les cuisines mobiles ont en effet de plus en plus tendance à faire dans le gourmet. 

Mais entre-temps, le foodtruck a longtemps continué de proposer une restauration simple et rapide. Pendant la grande dépression, dans les années 1930, les premiers camions en forme de hot-dog sillonnent les rues américaines. Suivent les indétrônables camions à pizza, et les food trucks spécialisés dans un autre carton de la cuisine rapide : le burger ! 

En France, les premiers food trucks font leur apparition dans les années 60, dans la ville de Marseille. À l’époque, c’est là que s’installe la diaspora italienne Dans le nord, étant donné la proximité avec nos voisins belges, ce sont plutôt les baraques à frites mobiles qui s’imposent. 

Mais ce n’est vraiment qu’en 2010 qu’apparaissent les premiers food trucks tels qu’on les connaît aujourd’hui. L’année marque le grand boom de ces cuisines mobiles version gourmet dans toute l’Europe, et en particulier en France.

Le foodtruck embrasse tous les styles de cuisine… même gastro

Car si le foodtruck a débuté son histoire avec des spécialités comme le burger, le hot-dog ou la pizza, il s’est vite diversifié. 

En commençant par proposer une version plus gastro de ses grands classiques de la street food. En France, ce sont des food trucks comme Le Camion Qui Fume, ou encore Cantine California qui proposent des burgers haut de gamme, avec de la viande de qualité et des fromages affinés. 

Rapidement, ce sont toutes les cultures culinaires qui sont mises à l’honneur. On pense par exemple aux délicieuses empanadas argentines de Classico Argentino, la cuisine afro avec le New Soul Food ou encore les spécialités thaïlandaises de Tooq Tooq. 

La gastronomie française n’est pas en reste. Elle est mise à l’honneur par l’équipe derrière Gourmet Nomade, qui propose des sandwichs faits maison au pain de chez Felix (la meilleure baguette de Paris 2009). Mais aussi des soupes créatives, des salades gourmandes et des jus pressés à la minute. 

On pense aussi aux généreux tajines à emporter de Doda, ou encore aux mille déclinaisons autour de la mozzarella du food truck Mozza & Co. Sans oublier les cuisines ambulantes vegan, comme Jah Jah By Le Tricycle ou encore Chacha Vegan Street Food. 

Le foodtruck peut même se transformer en bar truck.  C’est le cas par exemple de celui des Monkey crashers : une équipe de bartenders portant des masques de singe, qui sert de délicieux cocktails et prend en main les platines. 

Le foodtruck en temps de pandémie

Lorsque les restaurants ne pouvaient pas encore rouvrir leurs portes, les foodtrucks ont également représenté une formidable alternative pour les chefs cuisiniers. On pense par exemple à Mory Sacko, qui a installé sa terrasse éphémère et itinérante, baptisée EDO sur l’esplanade de la basilique de Fourvière à Lyon. 

Ou encore Anne-Sophie Pic, qui a lancé son food-truck à burgers à Valence : le "Pic-Up Truck". La cheffe étoilée n’a d’ailleurs pas été la seule à tenter l’aventure. Ce fut aussi le cas d’Alexandre Mazzia, qui avait ouvert le sien à Marseille en début d’année 2021. Ou encore Marc Veyrat, qui n’a pas attendu la pandémie pour se frotter aux cuisines mobiles. Il a en effet ouvert son camion, renommé “Mes bocaux” en 2014.

Dans le quotidien d’un foodtrucker

On retrouve la même variété dans l’offre des foodtrucks que dans la journée des foodtrucker.

La particularité de cette branche des métiers de la restauration, c’est bien sûr la liberté et l’indépendance. Même si les cuisines mobiles ne peuvent pas s’installer où elles veulent (en tout cas pas sans qu’on leur en donne l’autorisation), elles peuvent s’arrêter en ville ou à la campagne, en face de bureaux d’affaires ou au cœur d’un festival. Résultat : le cadre n’est jamais le même, et la clientèle change d’un jour à l’autre. 

La particularité des foodtruckers, un peu comme pour les restaurants dans lesquels les cuisines sont ouvertes, c’est aussi d’être au contact permanent des gourmands. On cuisine devant les clients, et on peut beaucoup plus facilement échanger avec eux et leur partager sa passion. 

Bien sûr, tout n’est pas toujours rose dans le quotidien d’un foodtruck. Peut-être plus qu’un autre métier de l'hôtellerie restauration, celui de foodtrucker suppose d’avoir un excellent sens de l’organisation, de l’énergie à revendre, et une bonne résistance aux imprévus. On est en effet plus sujet aux aléas, qu’ils soient administratifs (les bons emplacements étant difficiles à réserver) ou climatiques. 

Mais la liberté et l’aspect humain en valent bien la chandelle !

Partager cet article