En France “60% des entreprises envisagent d’avoir plus d’un quart de leurs salariés en télétravail avec une moyenne de 2 jours par semaine”. Si l’enquête Le futur du travail dans la nouvelle réalité post Covid réalisée auprès de 458 DRH par l’institut BCG et l’Association Nationale des DRH (ANDRH) explique que l’adoption du télétravail ne date pas de la crise sanitaire, elle montre une accélération et une généralisation de cette pratique, sans retour en arrière possible.
La pratique du télétravail n’est pas sans conséquences pour les entreprises de services et notamment celles de la restauration collective. À cet égard, les principaux acteurs du secteur redoublent d’efforts et de créativité pour s’adapter à cette situation aussi inédite qu’exceptionnelle et imaginer la cantine “du monde d’après”.
Pour offrir une continuité de service et répondre à l’essor du télétravail, il est important de proposer une solution de restauration aux collaborateurs à domicile.
Si les principaux acteurs de la livraison à domicile profitent de cette nouvelle organisation du travail pour lancer une offre dédiée à l’instar de Uber Business ou la Cantine 2.0 (Frichti), les acteurs de la restauration collective ont su rapidement s’adapter et “riposter”.
L’important pour ces groupes de restauration est de conserver leur avantage concurrentiel à savoir : l’attractivité du prix de leurs offres et des formules accessible à tous.
Réinventer la cantine passe aussi par la reconfiguration des espaces de restauration.
Pour s’éloigner de l’idée de la “cantine standardisée”, “froide” et “impersonnelle” il est nécessaire de transformer les restaurants d’entreprise en lieux de vie pour faire de la pause déjeuner un moment de convivialité, capable de refléter la culture de l’entreprise.
Dans cette logique, Eurest (groupe Compass) mise sur le digital avec une borne service pour optimiser la fluidité en caisse et de faciliter le parcours des convives dans le restaurant. Les salariés peuvent aussi réserver leur place pour éviter la foule et permettre à l’équipe en cuisine de s’adapter à la fluctuation rapide du présentiel.
L’idée est donc de créer des espaces plus polyvalents mais aussi plus attrayants pour fédérer et fidéliser les collaborateurs.
En proposant une expérience convive plus forte les acteurs de la restauration collective pourront concurrencer les options de restaurations alternatives (livraisons, restauration hors de l’entreprise) et valoriser la qualité de leur(s) service(s).
Pour être concurrentiel et s’adapter aux attentes mais aussi au budget de leurs clients les acteurs de la restauration collective proposent majoritairement un panel d’offres très large à un faible coût. Pourtant, les attentes des consommateurs ont changé et ils préfèrent aujourd’hui, une offre réduite mais de qualité, à une offre pléthorique.
Les consommateurs et notamment les plus jeunes générations, sont plus sensibles au contenu de leur assiette : ils veulent savoir ce qu’ils mangent et d’où proviennent les produits. Ces tendances dites de «flexitarisme» ou de « locavorisme » répondent en partie à leurs préoccupations sanitaires mais aussi écologiques. Il devient donc essentiel pour les acteurs de la restauration collective de favoriser un approvisionnement local & durable et d’être transparent sur la traçabilité des produits même si cela implique des gammes de prix différentes.
Sur ce thème, il existe de nombreuses initiatives pour répondre à ces nouvelles aspirations
Le télétravail ne signe pas la fin de la cantine d’entreprise, bien au contraire ! Elle se transforme et évolue vers un modèle plus flexible, plus qualitatif.
En attirant les convives avec des produits de qualité dans des espaces plus accueillants les restaurants d’entreprises tendent à faire disparaître les frontières entre la restauration commerciale et la restauration collective. Si ces transformations ont été accélérées par la crise sanitaire elles sont aujourd’hui un argument de taille pour (re)donner au collaborateur l’envie de (re)venir au bureau. Un enjeu que les acteurs du secteur ont bien compris.